Lwiro est d’abord un village du Sud Kivu situé à 40 Km au Nord-Est de Bukavu. C’est là qu’est implanté  le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN) créé par la Belgique il y a plus de 60 ans. Le Centre lui-même ainsi que toute la zone environnante ,autour de la localité de Katana, pourrait bien devenir une attraction éco-touristique de premier plan tant il regorge de potentialités pour en faire un « Centre de découverte et de protection de la bio-diversité ».

Le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN)

On accède à Lwiro par la route de Bukavu à Goma asphaltée jusqu’à Kavumu et en terre sur le tronçon Kavumu-Katana. Tourner sur la gauche au panneau indiquant le Centre.

Les ressources touristiques offertes par le CRSN de Lwiro sont considérables bien que sous exploitées actuellement. Si l’on ajoute  au Centre lui-même une série d’autres sites ou curiosités situées dans les environs, dans le Parc Kahuzi-Biega et aussi en bordure du lac Kivu, Lwiro et toute la zone de Katana pourrait bien à l’avenir attirer des visiteurs pour un séjour de week-end, à peine suffisant pour épuiser toutes les possibilités de visites et de randonnées. Jugez-en.

Le Centre de Recherche en Sciences Naturelles  à travers ses multiples activités scientifiques a pu constituer un bon nombre de collections qui peuvent non seulement être utilisées à des fins scientifiques et éducatives mais qui pourraient aussi l’être à des fins touristiques, moyennant quelques améliorations et aménagement.

  • La Bibliothèque du Centre renferme une impressionnante collection d’ouvrages et revues scientifiques dans un cadre étonnant : une salle de lecture, avec galerie, entièrement aménagée avec des bois locaux. Peut-être y  aurait-il intérêt à extraire de tout ce patrimoine livresque les quelques centaines d’ouvrages reliés à la thématique de la biodiversité pour alimenter une bibliothèque et un centre de documentation spécialisés sur cette question de grande et urgente actualité au Kivu, en Afrique Centrale et dans le monde…
  • Un Jardin botanique, s’il était mieux entretenu, permettrait de découvrir fleurs, arbustes, arbres et aussi plantes médicinales de la région. La découverte des 70 et prochainement plus de 200 variétés visibles dans le jardin botanique pourrait être étendue à des centaines d’autres par une promenade champêtre ou forestière dans les environs et à des milliers d’autres encore enfermées dans les planches de l’Herbarium du Centre qui contient une impressionnante collection de la flore d’Afrique centrale. Des guides spécialistes en la matière peuvent aisément être trouvés parmi les chercheurs du Centre ou encore, pour les plantes médicinales, au sein de l’ANAMED (Action Médecine Naturelle) www.anamed.org . Un chercheur congolais bien connu dans le domaine de recherche sur les plantes médicinales, co-auteur du livre « Les plantes médicinales du Bushi » et représentant de l’ANAMED au Sud-Kivu, est Mr. Innocent Balagazi (Tél. :00243 859442033).
  • Des départements d’erpétologie, rodentologie, ornythologie, entomologie, etc. renferment respectivement des collections de serpents, petits rongeurs, oiseaux, insectes, etc. qui pourraient être dépoussiérées et rendues accessibles au public, pourquoi pas, dans la Salle de la biodiversité qui dès à présent permet, de manière malheureusement trop limitée, une approche éducative de la fantastique biodiversité du Kivu et des menaces qui pèsent sur elle. A quand un Musée vivant de la biodiversité à Lwiro ?  A quand aussi un Musée des serpents du Kivu sur le modèle du Parc à serpents à Kinshasa (voir Les serpents du Congo dans Petit Futé RDC 2010 ) ayant pour vocation notamment la protection, l’éducation, l’étude et la recherche sur les différentes espèces de serpents, trop souvent victimes de la peur, de l’ignorance et des préjugés. La RDC en compte 160 dont 8 endémiques, sur les 3 000 répertoriés à travers le monde.
  •  Une autre collection intéressante est celle de masques, instruments et objets de la vie quotidienne des peuples de la région : bashi, batembo, bafulero, etc. Ils sont exposés dans les vitrines du petit Musée anthropologique dans le bâtiment du C.I.E.L. (Centre Intégral d’Education de Lwiro). Ici encore, un potentiel remarquable qui mériterait d’être mieux mis en valeur en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs, par exemple au très beau Musée National du Rwanda, à Butare.
  •   Le CIEL ou Centre Intégral d’Education de Lwiro est une structure mise en place grâce au financement de la Coopération espagnole, en lien avec le CRSN et qui à une vocation essentiellement éducative et de promotion touristique. Le CIEL organise des formations dans diverses matières, des visites guidées (sous réservation : tél. 0810724524), des expositions permanentes et temporaires. Site web : www.crsn-lwiro.blogspot.com
  • Le Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro (CRPL).   Aujourd’hui encore au Kivu, de nombreux singes sont victimes de braconnage. C’est pourquoi le CRPL a été créé. Il a recueilli et abrite une centaine de singes de plus de dix races. Les plus nombreux étant les chimpanzés et les babouins. C’est Balume, un des guides des lieux qui présente tous les pensionnaires du sanctuaire. Durée de la visite : une heure, prix 25 $ pour les expatriés, 1$ pour les nationaux, qui permettront aux initiateurs et à l’ONG espagnole Coopera de poursuivre son travail de sauvetage et protection des primates en danger. Un enclos plus large est en cours d’aménagement qui devrait permettre de relâcher les singes dans un espace boisé plus proche de leur habitat naturel.

HEBERGEMENT

  •  Le Guest House du CRSN de Lwiro est une pure merveille. Sa situation, avec vue panoramique sur la campagne et sur le lac Kivu, ainsi que sa décoration intérieure, entièrement en boiserie, en font potentiellement un éco-lodge qui pourrait rivaliser avec ceux du Kenya, de Tanzanie, d’Afrique du Sud, etc. Il suffirait que son propriétaire, l’Etat congolais, fasse preuve de suffisamment de vision, de souci du développement durable, de bonne gestion, d’éthique, de bonne gouvernance, etc. pour en faire une « mine d’or » bien plus intéressante que celles (illégales) que l’on trouve dans les forêts avoisinantes.
  • La Villa Mugaruka, située à droite juste avant le portique d’entrée du CRSN, dispose de six chambres offrant un confort simple.t dans la zone de Katana

Dans les environs de Lwiro : L’hébergement dans la zone de Lwiro / Katana et environs existe mais pourrait certainement être amélioré pour mieux répondre aux attentes des touristes et visiteurs.

A Katana :

  • l’Auberge des rosiers offre une dizaine de chambres confortables.En bordure du lac,
  • la Maison de passage de l’hôpital FOMULAC 

 A Kavumu:

  • Kavumu Center chez Hamuli KABARUZA

A Murhesa:

    • le couvent des trappistines de Murhesa  

AUTRES POINTS D’INTERET ECOTOURISTIQUE :

  • Diverses activités de production artisanale : la poterie des pygmées , la vannerie et autres travaux de tressage à Kabamba, etc.
  • Le centre de production de l’ONG « Horizon Nature » un atelier et un four de cuisson pour la production de tommettes pour les revêtements de sol mais surtout de mbambulas ou foyers « améliorés », c’est –à-dire économiseurs d’énergie par une diminution de la quantité de charbon de bois utilisée. Or, le makala ou braise ou charbon de bois est produit en abattant les arbres des forêts du Kivu, engendrant ainsi une déforestation catastrophique. Les installations d’Horizon Nature à Lwiro sont récentes. L’animateur et technicien responsable a acquis les connaissances nécessaires au cours de formation au Kénya. Aujourd’hui, il a non seulement construit le four mais également formés deux personnes (des femmes du village) à la fabrication et à la cuisson de foyers de modèles différents.
  • L’île d’Iko et d’autres îlots de la baie de Katana
  • Les petits vestiges de forêt primaire de Mugeri
  • Les eaux thermales dans les grottes de Kakondo
  • Les chutes de Lwiro, situées dans le Parc de Kahuzi Biega