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Bukavu est une ville de la République Démocratique du Congo située sur la rive sud- ouest du Lac Kivu et est la capitale de la Province du Sud-Kivu. La ville compte environ 245 000 habitants, pour une superficie de 6 000 ha (soit 60 km carrés) et quelques 250 000 autres dans la banlieue et les villages alentours. Sa densité est de 3.757,18 habitants au km carré. La langue parlée majoritairement est le Kiswahili. Le climat est tropical, alternant deux saisons, celle dite sèche (de mi-avril à fin août) et celle dite pluvieuse (de septembre à avril).
♦ population
Bukavu est composée d’une population hétéroclite avec une prépondérance des Bashi (presque 40 % de la population), suivis des Barega (plus ou moins 30 %), le reste étant composé des populations ressortissant des autres ethnies et tribus de la République démocratique du Congo.
♦ un peu d’histoire
Bukavu a été fondée en 1901 par les autorités coloniales belges. Tout d’abord nommée Costermansville en l’honneur de Paul COSTERMANS (son premier Administrateur), elle accueillait une importante population européenne sous le régime colonial.
En 1967, Bukavu fut le théâtre d’une bataille opposant 600 soldats Katangais et 170 mercenaires blancs aux 15 000 hommes du Général MOBUTU. Ces mercenaires, belges et français pour la plupart, étaient commandés par l’aventurier belge Jean SCHRAMME. La bataille s’est soldée en novembre 1967 par la défaite des mercenaires et leur fuite vers le Rwanda.
En 2004, la ville fut le théâtre de combats sanglants entre les troupes rebelles et les troupes gouvernementales. De nombreux viols, massacres et crimes de guerre y ont été perpétrés entre 1998 et 2004 par les troupes des Généraux rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-G) et ensuite essentiellement par les troupes du Général Laurent NKUNDABATWARE et du Colonel Jules MUTEBUTSI (au cours des événements de mai-juin 2004).
♦ administration locale
La Ville de Bukavu est composée de trois Communes à savoir :
Ibanda est la Commune de la Ville de Bukavu qui correspond au Centre-ville. C’est dans cette Commune que se situe la Mairie de la Ville. La Ville est limitée au nord par le lac Kivu et à l’est par le Rwanda. Sa superficie est de 12,3 Km carrés.
Kadutu est la deuxième Commune de la Ville de Bukavu. Elle se situe au sud du Centre ville. Sa superficie est de 10,1 km carrés. C’est dans cette Commune que se trouve le grand marché de la Ville mais c’est également la Commune la plus chaude avec des quartiers réputés être le repère de grands gangsters et bandes à mains armées, notamment le quartier « Essence » et « Nyamugo »
Bagira est la troisième Commune de la ville de Bukavu. Elle se situe à l’ouest du Centre-ville. Il faut signaler qu’avec l’avènement du RCD-G en 1998, Bukavu était passée de trois à quatre Communes. La Commune de Kasha avait été créée à partir d’un quartier urbano-rural de la Commune de Bagira. []La Commune faisait 37,6 km² avant le découpage. Kasha se situe au nord-ouest du Centre-ville en bordure du lac Kivu.
Avec la réunification du pays, après la signature de l’accord global et inclusif de Sun City, la situation est revenue à l’ancien temps, avec la suppression de la Commune de Kasha, qui est redevenue un quartier de la Commune de Bagira.
♦ services de l’Etat
Tous les services de l’Etat sont représentés dans la Ville de Bukavu à travers les Divisions provinciales et les services spécialisés de l’Etat. Mais des problèmes récurrents se posent pour le bon fonctionnement de ces services à savoir : Le non-payement des fonctionnaires, le mauvais état des infrastructures (non entretenues) et le manque de moyens logistiques, notamment, pour l’accomplissement du travail.
Tout ceci a comme corollaire la corruption, la paresse et l’absentéisme au bureau des agents de l’Etat, qui préfèrent s’occuper de leurs affaires privées que d’aller ou de rester au bureau, sauf dans les entreprises publiques génératrices de recettes comme l’OFIDA, la DGI, l’OCC, la DGRAD et la DGM.
♦ vie politique
Sur le plan politique, Bukavu connaît une prédominance, si pas une hégémonie des Partis politiques membres de l’AMP (Alliance de la Majorité Présidentielle), notamment le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement), le MSR (Mouvement Social pour le Renouveau), l’UPRDI (Union du Peuple pour la République et le Développement Intégral), etc. Ceci s’est traduit d’ailleurs par la victoire écrasante du Président Joseph KABILA et des Députés nationaux de sa plate-forme lors des élections présidentielle et législatives. Mais, il est important de signaler que sous l’ère Mobutu, Bukavu s’est caractérisée par un activisme notoire anti-MOBUTU, devenant même à une certaine époque une des provinces-bastions de l’UDPS d’Etienne TSHISEKEDI, qui perdra progressivement toute crédibilité et popularité dans la Ville à l’époque du RCD-G, notamment après son voyage à Kigali et à sa pseudo-alliance avec ce mouvement. Le RDC-G, anciennement mouvement politico-militaire soutenu par le Rwanda notamment, n’a jamais vraiment eu pignon sur rue dans la Ville, à cause essentiellement des atrocités et autres violations des droits de l’homme commises sur la population civile entre 1998 et 2001, par ses troupes et alliés.
A côté des acteurs politiques, Bukavu est le siège de la Société civile du Sud-Kivu, institution très active dans la vie politique et sociale de la province. Elle a toujours été au premier plan dans la revendication des droits des citoyens et se présente notamment comme le défenseur de la population, par l’organisation des manifestations pacifiques contre les abus du pouvoir ou sa léthargie dans l’accomplissement de ses devoirs envers les citoyens. Elle a joué un rôle important dans la préparation de la population aux élections, par ses activités de sensibilisation et d’éducation civique et citoyenne de la population.
Il est important de signaler que longtemps la Société civile, ou du moins ses principaux animateurs, ont été considérés comme étant à la base de la propagation de l’idéologie tribale, par l’exacerbation des discours anti-Banyamulenge, ce qui a de fois mis ses animateurs en conflit, en particulier avec les dirigeants du RCD-G à l’époque, et en général avec les Banyamulenge.
Cependant, il y a lieu de noter qu’au sein même de cette Société civile souffle un vent de division, à cause de certains membres et/ou organisations qui veulent procéder à sa restructuration, en même temps qu’il existe une tentative de dédoublement de cette Société civile, à l’initiative de la SOCICO (Société Civile du Congo), établie à Kinshasa, et qui voudrait installer une antenne à Bukavu.
♦ organismes internationaux
A côté du Bureau de la MONUC pour le Sud-Kivu, installé depuis l’année 2001, Bukavu est aussi le siège des principales agences des Nations Unies (OMS, PNUD, OCHA, PAM, UNHCR, UNICEF, UNFPA, UNIFEM) ainsi que des principaux organismes internationaux (ECHO, IRC,CICR, OXFAM, Save the Children, ACTED, MALTESER, etc) et constitue un foyer actif des ONGs de développement nationales et locales, dont l’action sur le terrain est non-négligeable (Centre OLAME, BDOM, Comité Anti-Bwaki, Fondation Dr RAU, etc.).
♦ vie économique
Sur le plan économique, le problème fondamental de la Ville de Bukavu est celui des infrastructures routières, suivi de celui de l’électricité, qui freine l’éclosion des activités économiques. Des usines de transformation, bien qu’en petit nombre existent, comme la BRALIMA (Boissons), la PHARMAKINA (produits pharmaceutiques, la TOLINKI (Tôles), GINKI (Matelas). La Cimenterie de Katana, par exemple, est paralysée par le manque de fourniture en courant électrique pour sa réouverture.
L’essentiel de l’activité économique de la Ville tourne autour du commerce d’import-export de produits variés, à travers des Entreprises privées, comme KOTECHA, DATCO, SHENIMED, TRAFCA, etc.
♦ santé
Sur le plan sanitaire, Bukavu dispose de 2 hôpitaux généraux de référence (Panzi et Bukavu), un hôpital pour les militaires des FARDC et plusieurs cliniques et dispensaires privés, sans oublier la Clinique générale, devenue Clinique « Muhanzi » cédée par l’Etat à l’Université Officielle de Bukavu, pour le stage des étudiants en médecine et en pharmacie.
♦ éducation
En rapport avec le système éducatif, Bukavu compte de nombreuses écoles primaires. Celles-ci accueillent les élèves âgés de 6 à 12 ans. L’éducation primaire dure 6 ans et est sanctionnée par un certificat d’études primaires. Les élèves sont obligés de passer des contrôles réguliers pendant l’année scolaire. Ceux qui échouent se voient obligés de reprendre l’année. Après l’école primaire, vient l’école secondaire comportant le cycle d’orientation et les humanités. Les élèves sont admis dans un cycle d’orientation de 2 ans après leur certificat. Celui-ci est un tronc commun permettant d’approfondir la formation primaire, mais aussi qui ouvre à des choix pour une option précise aux humanités. Ce sont 4 années post cycle d’orientation. À Bukavu, les écoles les plus connues sont le Collège Alfajiri, le Lycée Wima, l’Institut Kitumaini (Anciennement Collège Saint Paul), l’Institut Bwindi, l’École Polytechnique ou Institut Technique Fundi Maendeleo (ITFM), l’Ecole d’Application Pédagogique (EDAP) de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP), l’Institut d’Ibanda. Toute la province est émaillée d’écoles secondaires. La fin de ce cycle est sanctionnée par les examens d’Etat. Ceux-ci sont organisés à l’échelle nationale et donnent droit à un diplôme d’Etat. Ceux qui réussissent peuvent s’inscrire à l’université ou dans des Instituts supérieurs. Ils dispensent tous un enseignement universitaire. Bukavu compte, l’Université Catholique de Bukavu, l’Université Protestante en Afrique (UEA), l’Université officielle de Bukavu (UOB), l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP), l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR), l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) et bien d’autres institutions privées, comme l’Université Simon Kibangu (USK) et l’Institut Supérieur de Gestion des Affaires (ISGEA).
♦ religion
La population de Bukavu est en majorité catholique (plus de 70 % de la population), suivie des Protestants (plus ou moins 20 %, y compris les Eglises de réveil), 5 % des Musulmans, le reste étant éparpillé dans d’autres Eglises (Anglicane, Foi Bahaï, Témoins de Jehovah, etc.).
L’Archidiocèse de Bukavu a payé un lourd tribut dans les différents conflits qui n’ont cessé de ravager la province du Sud-Kivu. Monseigneur Christophe MUNZIHIRWA, Archevêque de Bukavu, a été assassiné le 29 octobre 1996 durant la prise de la Ville par les troupes de l’AFDL de feu Laurent-Désiré KABILA, père de l’actuel président de la R.D.C. Après la seconde guerre d’août 1998, Monseigneur Emmanuel KATALIKO, son remplaçant, précédemment Evêque de Butembo et qui avait été nommé Archevêque de Bukavu, a été contraint à l’exil de son diocèse et fut forcé de retourner à Butembo par les autorités du RCD-Goma qui contrôlait alors la région. Suite aux pressions populaire et de la communauté internationale, il rentra triomphalement à Bukavu en septembre 2000 pour décéder quelques semaines plus tard le 04 octobre 2000 d’un arrêt cardiaque lors d’un voyage à Rome. Après un long intérim assuré par Mgr. Joseph GWAMUHANYA, actuel Recteur de l’Université Catholique de Bukavu, le Vatican désigna Mgr Charles MBOGHA KAMBALE, Evêque d’Isiro comme Archevêque. Lors de sa messe d’intronisation, celui-ci fut frappé d’une attaque cérébrale qui lui paralysa partiellement le côté droit et l’obligea à s’absenter longuement de Bukavu. Il fut secondé dans sa tâche par Mgr. François-Xavier MAROY, alors Vicaire général puis Evêque auxiliaire jusqu’à son décès en 2005. A ce moment là, il fût nommé Administrateur apostolique de l’Archidiocèse de Bukavu. Monseigneur MAROY a été nommé Archevêque de Bukavu en 2006.