Dans le secteur environnemental, des hommes et femmes manifestent depuis plusieurs années leur amour pour la nature en consacrant leurs vies pour la cause de la biodiversité. Leurs parcours laissent au passage une inspiration pour la génération future. Congo vert est allé à la rencontre de Madeleine Bwenge, ambassadrice de l’ environnement et coordinatrice de l’Action pour l’Education Environnementale, Genre et Développement durable au Kivu (AEGDK).

 

Madeleine Bwenge habite la ville de Bukavu au Sud-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo. Avec plus de 60 ans d’existence, elle continue la lutte pour la protection de l’environnement qu’elle a commencé depuis son jeune âge.

Quel est l’origine de votre passion pour l’environnement ?

“Ma passion pour l’environnement a pris ses origines au niveau de ma famille. Mon Père plantait les arbres tout aux alentours de notre parcelle. Ces éco-gestes ont permis qu’à chaque saison nous puissions nous nourrir des fruits très succulents, notamment les oranges, goyaves, papayes, citron, mangues et même les bananes. Ensuite, les oiseaux fréquentaient ce paysages en chantant dès l’aube pour nous réveiller”

Comment avez-vous intégrer la lutte verte aux côtés du gouvernement ?

” Après mes études en sciences commerciales & Administratives, alors que le Ministère de l’environnement, conservation de la nature venait d’être créé à peine, il fut implanté dans notre province en 1975. Je me suis fait engagée à partir de 1978, par arrêté ministériel 068/DECNT/78 du 20/06/78 . C’est en ce moment là que j’ai commencer les actions de protection de la nature à travers le ministère de l’environnement”

Qu’en est-il des différents postes et responsabilités que vous avez eu à occuper ?

“En 1981, suite à la mise en place générale des fonctionnaires et agents de l’administration publique, je fus promue au grade d’attaché de bureau de 1ere classe et aux fonctions de 1ère femme superviseur de l’environnement/Commune de Bagira. En 1984, j’ai été désignée à exercer les mêmes fonctions en commune d’Ibanda. Vers les années 1985, je fus commissionnée par le Ministre national au grade de chef de bureau et aux fonctions de CB/ Services généraux. En 1991, je fus nommée par Ordonnance présidentielle au grade susmentionnée. En 2005, je fus commissionnée par le Ministre National au grade de Chef de Division Provinciale de l’Environnement/Sud-Kivu et Coordinatrice provinciale de l’ECN/Sud-Kivu. En 2007, j’avais obtenu un contrat de consultance auprès de la WCS (Wildlife Conservation Society) pour un projet de classement de la forêt d’Itombwe en réserve Naturelle portant le même nom”

Quels sont les faits qui avaient porté à ta déchéance du poste de cheffe de division ?

” j’avais été déchue de mes fonctions pour m’être opposée à la spoliation d’un site de reproduction des plants destinés au reboisement. Pour moi il était incompréhensible qu’un site bien réservé pour la pépinière puisse être spolié. Cette pépinière était une réserve pour la ville de Bukavu et la province toute entière. C’est là où devrait s’approvisionner de plantules d’arbres de toute sorte. Mais la politique a primé sur la vision et le besoin qui était pourtant remarquable”

Après les services étatiques, avez-vous lâcher la lutte ?

“En 2011, je me suis engagée dans la redynamisation de la structure dénommée “Action pour l’éducation Environnementale, Genre et Développement durable au Kivu (AEGDK). Cette initiative venait d’être mise en place après avoir observé que la problématique environnementale était mal connue sur toute l’étendue de l’ancien Kivu, alors que des signes palpables de destruction et dégradation des écosystèmes naturels et leurs conséquences étaient visibles. Ces phénomènes qui étaient nouveau pour notre population m’avaient interpellée et ont suscité en moi un élan en vue d’un engagement très assidu”

Avez-vous des actions allant dans le sens de la lutte contre la perturbation climatique (guerre de toutes les nations)?

“En 2013, je me suis engagée dans une aventure dans le cadre de la recherche énergétique visant à promouvoir les énergies alternatives, propres et durables comme piste d’atténuation des effets climatiques dans la province du Kivu montagneux. À travers un appui en intrant obtenu auprès de International Médical Corps, l’AEGDK a pu produire les premières briquettes issues de biomasses (copeaux). En 2016, grâce à l’appui obtenu de la MONUSCO dans le cadre des projets à impacts rapides, l’AEGDK avait obtenu un appui financier qui lui avait permis d’implanter et d’exécuter le Projet pour la promotion et vulgarisation des briquettes comme source d’énergie alternative à la déforestation dans le Kivu montagneux. Cet appui financier avait permis à notre structure de descendre dans les territoires les plus affectés par les impacts climatiques où les membres des organisations de la société civile avaient été formés sur la nouvelle technologie des briquettes pour combattre la déforestation. D’autre part, tout en promouvant et en vulgarisant les briquettes comme énergie alternative, propre et durable, l’AEGDK s’implique notamment dans le reboisement. En 2022, mise en place d’une campagne de reboisement intitulée “Un arbre pour la santé et l’écologie”. À l’issue de cette campagne, une cinquantaine d’arbres fruitiers associés aux agro-forestiers étaient mis en place au site de l’hôpital Général de référence de Bukavu”

SOURCE : Rédaction de congovert.net 

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