L’ objectif principal de l’Eco-centre des Grands Lacs, stimulé par la découverte de projets similaires à travers le monde[1], est de faire exister un lieu d’expérimentation, de réflexion, de sensibilisation, de formation, de mobilisation, ayant trait aux grands défis environnementaux d’aujourd’hui : le changement climatique, la réduction de la biodiversité, la pollution par le plastique, etc.

Nous aménageons, sur l’île d’Idjwi, au Kivu, à l’Est de la RDCongo, au carrefour de plusieurs pays des Grands Lacs, un site qui présente, de manière didactique et démonstrative, une large palette d’alternatives, de bonnes pratiques et de techniques respectueuses de l’environnement ayant trait à cinq axes/thématiques : l’agro-écologie / permaculture, l’alimentation durable et les produits naturels, l’écoconstruction, l’éco-tourisme, la sensibilisation aux grands enjeux environnementaux,.

S’y ajoute trois axes ou thématiques transversales, celle de l’éco-féminisme et de l’approche genre, celle de la formation professionnelle aux « métiers verts », celle du suivi évaluation des projets et programmes à orientation écologique.

LE SITE / Localisation :

Le siège de l’Eco-centre des Grands Lacs en RDC est situé dans la province du Sud-Kivu, au nord de l’île d’Idjwi, au milieu du lac Kivu, au carrefour d’autres Grands Lacs de la région se trouvant dans les pays voisins de la RDC, le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie.  Le siège de l’Eco-centre des Grands Lacs au Burundi est situé à Bujumbura, en bordure du lac Tanganyika.

Carte 1 : L’île d’Idjwi au centre du lac Kivu

Carte 2 : Le lac Kivu et ses environs

Carte 3 : Les Grands Lacs (du lac Victoria au lac Tanganika)

LES THEMATIQUES OU SECTEURS D’INTERVENTION DE L’ECO-CENTRE DES GRANDS LACS

AXE 1 : Agriculture durable / agro-écologie / permaculture 

L’agriculture biologique recouvre potentiellement un nombre très large de pratiques agricoles écologiques. Cultiver en bio veut dire ne pas utiliser d’intrants, ni de produits phytosanitaires issus de la pétrochimie.

L’agro-écologie (en tant que pratique agricole) va plus loin. En plus de techniques comme le compostage, la recherche de complémentarité entre les espèces, la culture sur buttes…, elle va chercher à intégrer dans sa pratique l’ensemble des paramètres de gestion écologique de l’espace cultivé, comme l’économie et la meilleure utilisation de l’eau, la lutte contre l’érosion, le reboisement…

La permaculture n’est pas à proprement parlé un système agricole. Son objet est plus vaste. Elle consiste à construire des installations humaines durables et résilientes. Elle va donc pouvoir intégrer l’ensemble des bonnes pratiques de l’agriculture biologique et de l’agro-écologie mais également les énergies renouvelables, l’éco-construction… Ses applications sont multiples : villes (notamment les villes en transition), entreprises, économie, énergie… L’esprit de la permaculture est de relier tous les éléments d’un système les uns avec les autres, y compris les êtres humains. Tout particulièrement, la permaculture va chercher à recréer la grande diversité et l’interdépendance qui existent naturellement dans des écosystèmes naturels, afin d’assurer à chaque composante, et au système global, santé, efficacité et résilience. C’est un fonctionnement en boucle où chaque élément vient nourrir les autres, sans produire de déchets « exportables »[2].

Nos sources d’inspiration et nos partenaires :

Le Campus de permaculture de Katana (situé en face de l’île d’Idjwi

Le bureau d’études Permaculture Design propose de nombreuses ressources gratuites sur la permaculture, ainsi que des formations en permaculture sur sites et en ligne  !

Le projet Ecopreneur: Créer une entreprise éthique et écologique

Les visiteurs pourront découvrir à l’Eco-centre le maraichage en permaculture, un potager pédagogique en bacs ainsi qu’un verger. Leur entretien permettra de redécouvrir et de goûter une grande variété de fruits et légumes, utilisés notamment dans la cuisine du restaurant du Idjwi Eco-lodge.

Axe 2 : L’éco-construction et les énergies renouvelables 

 L’éco-centre, vitrine des techniques d’éco-construction et des énergies renouvelables

 Depuis 2015, nous apportons conseil et expertise dans la mise en œuvre d’une série de techniques et de savoir-faire en terme d’éco-construction. Le bâtiment principal de l’Eco-centre a été construit et continue à être aménagé pour devenir un lieu d’exposition et d’expérimentation axé sur les modes de vie durables. Les techniques et matériaux utilisés ont été réfléchis dans une optique de performance énergétique, d’énergie durable et de matériaux locaux et naturels, c’est-à-dire à base de ressources renouvelables, locales ou régionales et dont le cycle de production est peu énergivore.

L’Eco-centre est donc un outil de promotion des constructions durables qui font référence à diverses approches architecturales et solutions techniques visant à réduire leur empreinte écologique et leurs impacts négatifs sur l’environnement tout au long du cycle de vie.

  • Le bois local & non traité a été intégré dans différentes partie du bâtiment. Les troncs d’eucalyptus ont été utilisés pour la charpente, le grevelia pour les planchers et les terrasses extérieures. L’huile de lin ou la cire d’abeille sont utilisées comme  protection mise sur le bois.
  • La terre crue & la chaux ont été valorisés dans les murs, les dalles de sol et les plafonnages. La dalle de sol du bâtiment se compose d’argile (du terrain !), de chaux et de sable. Leurs avantages sont la bonne résistance mécanique, l’inertie et l’énergie grise plus basse. Les murs sont enduits à la chaux ou à l’argile pour valoriser ces deux matières dans leurs propriétés, leurs multiples techniques, leurs rendus (sgraffite, stuc, badigeons, etc.).
  • Les briques  modernes écologiques, perforées et standardisées, qui permettent de diminuer la quantité de matériaux dans les constructions, sans compromettre leur rigidité. Elles valorisent des ressources disponibles localement (l’argile présente en abondance dans la Région des grands lacs) et sont adaptées au climat et au contexte. Les avantages sont à la fois d’ordre économique, technique et environnemental[3].
  • Présentation PP des avantages de la brique moderne : Presentation Environnement PROECCO_r

L’Eco-centre  intègre cette nouvelle technique de la brique moderne dans ses propres infrastructures et est en mesure d’en faire la promotion pour les  projets de construction mis en œuvre par des        particuliers  ainsi que  d’autres porteurs de projets. Ce procédé de construction innovant cumule la promotion de la protection de l’environnement et le développement socioéconomique par la création d’emplois porteurs. Plusieurs agences de coopération (suisse, belge, etc. ) en partenariat avec l’agence suisse Skat/PROECCO disposant de l’expertise technique,  ont déjà appuyé au Rwanda et au Burundi la construction de nombreuses infrastructures intégrant obligatoirement le recours à la brique moderne.

Compte tenu du changement climatique et du risque accru de catastrophes naturelles, et plus globalement de destruction de l’écosystème par les activités humaines, l’Eco-centre se veut un acteur de la promotion de ces formes plus durables de bâtiments et d’infrastructures et peut contribuer activement au développement du secteur de la construction en brique moderne écologique en RDC où cette technique de construction est encore beaucoup trop peu utilisée (voir la carte ci-dessous qui montre la faible implantation de briqueteries modernes à l’Est de la RDC).

  • La paille a été utilisée pour la toiture en chaume du bâtiment principal de l’Eco-centre et hachée pour les enduits. D’autres matériaux (le chanvre, la cellulose, la fibre de bois, etc.) seront testés pour améliorer l’isolation des murs, des parois, des sols et planchers.

La question énergétique est au centre des enjeux de demain. 

Dans le contexte de forte dépendance énergétique – envers des ressources lointaines, non-renouvelables, polluantes et de plus en plus rares – il  semble essentiel de se questionner sur les besoins énergétiques que requièrent nos modes de vie et de réfléchir comment limiter leurs effets négatifs sur le climat, les générations futures, la biodiversité et la santé.  Les économies d’énergie et les énergies renouvelables sont donc des solutions que l’Eco-centre tient à expérimenter et à promouvoir en proposant des pistes de solutions concrètes et des conseils afin de réaliser des économies d’énergie (et financières !) et de préserver les ressources naturelles, entre autres, les forêts menacées par l’utilisation intensive du bois de chauffe (makala). Dans une démarche de réduction des consommations quotidiennes, d’utilisation raisonnée et de développement d’alternatives, l’Eco-centre développera des outils pédagogiques et proposera des formations et des animations. Un « Pôle énergie » sera créé, un espace didactique et ludique dédié aux apprentissages et à l’expérimentation sur les modes de production de l’énergie. On y trouvera un four solaire, un chauffe-eau solaire, des panneaux photovoltaïques, un prototype éolien, etc. Les visiteurs seront amenés à être acteurs de leur découverte, du développement de leurs connaissances et de leurs compétences.

Axe 3 : L’éco-tourisme : L’Eco-centre et le Idjwi Eco-lodge

vitrines des valeurs et des plaisirs de l’éco-tourisme

L’Eco-centre des Grands Lacs se veut aussi un acteur de développement d’un tourisme durable [4] et de promotion d’un éco-tourisme solidaire dans la région du lac Kivu et des autres Grands Lacs (avec entrée ou prolongement au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, en Tanzanie).

Le « Idjwi Eco-lodge » ou l’écotourisme en marche.

Un autre outil de l’Eco-centre, déjà en fonctionnement et aussi en développement, pour assurer la promotion de l’écotourisme dans le Kivu et la région des Grands Lacs, est le Idjwi-Ecolodge.

Pourquoi avoir créé un éco-lodge ?

 Parce que nous respectons trois principes fondamentaux : la conservation de la biodiversité de la faune et de la flore; les retombées positives pour lescommunautés locales; l’interconnaissance entre le visiteur et la population d’accueil.

C’est pourquoi nous privilégions : l’utilisation des énergies renouvelables, la réduction et le recyclage des déchets par leur réutilisation originale , la consommation faible de différentes ressources comme les braises ou encore l’eau potable, l’écoconstruction privilégiant matériaux naturels et techniques traditionnelles, la contribution au développement durable des communautés locales à travers des programmes éducatifs et des (mini) projets de développement, la venue de « volontouristes » (étudiants, stagiaires, retraités experts, etc.), la randonnée à pied, en vélo, moto, kayak, pirogue motorisée, etc. , les contacts conviviaux avec la population locale, très hospitalière, les attractions écotouristiques du Kivu ( Gorilles du Parc National Kahusi-Biega, Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro,  Volcan Nyiragongo en activité, etc.) et des pays voisins (Rwanda, Burundi, Tanzanie, Ouganda), une alimentation « bio-gastronomique » privilégiant les produits de l’île (fretin « sambasa », ananas,  dindons, etc.).

 Pour plus de détails, voir :

Le court reportage de l’Agence France Presse (AFP) : A la découverte de l’île d’Idjwi, beauté cachée de la région des Grands lacs ou sur Africa News : Idjwi: Peace haven in DRC’s conflict-ridden East

Le documentaire du CODOJO (COllectif des JOurnalistes DOcumentaristes) :  Idjwi un carrefour du tourisme des Grands-Lacs

L’Agence Espérance, l’agence des « rêveurs agissants ».

L’Eco-centre dispose déjà d’un outil de communication en ligne, l’Agence Espérance.

C’est une agence conseil qui cherche à promouvoir et à faciliter, à travers son site d’information, d’échange, de conseil, des voyages, individuels ou en petits groupes, favorisant l’observation et l’imprégnation mais aussi l’étude et la compréhension du milieu  et de ses habitants. Elle s’adresse donc particulièrement aux passionnés de la protection de l’environnement et de la préservation de la diversité biologique qui trouveront dans les Grands Lacs et dans les aires protégées du Kivu (comme le Parc Kahuzi Biega, le Parc des Virunga, etc.)  de quoi satisfaire leur passion, leur engagement.

L’agence Espérance, c’est aussi une « agence de presse de bonnes nouvelles »

… qui se place en complément du « journalisme d’actualité »  qui nous abreuve quotidiennement d’informations « négatives » sur la RDC, particulièrement sur la région du Kivu : massacres, pillages des ressources naturelles, violences sexuelles, corruption, catastrophes naturelles, etc. L’Agence Espérance, elle,  a pris le parti d’informer sur tout ce qui témoigne d’un sursaut, d’une initiative, d’un combat constructif, de « victoires sur la fatalité, engagements têtus, démarches de paix, réconciliations durables »[5]. Une petite « agence de presse » qui fait circuler des idées, des expériences ou des critiques favorisant un changement de société, qui donne la parole à ceux qui prennent des initiatives à la base pour changer le monde … localement. Qui valorise et fait passer les « informations porteuses de solutions » comme, par exemple, des projets pilotes initiateurs de changement des modes d’exploitation des ressources naturelles qui offrent et testent des alternatives économiques innovantes et sans impact négatif sur l’environnement.

Axe 4 : Action Climatique / Biodiversité / Déchets plastiques / Etc.

L’éco-centre des Grands Lacs, lieu de réflexion, de sensibilisation, de plaidoyer, de mobilisation

Toute la région des Grands Lacs est fortement menacée par le réchauffement climatique et ses conséquences, par la réduction de la biodiversité, par la prolifération des déchets plastiques, etc. Tous les animateurs de l’Ecocentre sont activement engagés depuis plusieurs années dans les luttes écologiques  et disposent de l’expérience et de l’expertise nécessaires pour sensibiliser, former, mobiliser sur ces questions.

Le changement climatique

A l’occasion de la COP 21, en 2015, plusieurs des initiateurs du projet de l’Eco-centre se sont fortement engagés dans l’organisation, au Centre de Recherche en Sciences naturelles ( CRSN) de  Lwiro), de la « Journée mondiale pour le climat » avec de nombreuses activités de sensibilisation de la population (animations sur les questions liées au réchauffement climatique à l’intention de délégations d’élèves et d’enseignants de 40 écoles primaires et secondaies, visite des différents départements du  CRSN,  exposition « Quel climat pour demain », projection de films, remise aux écoles de plantules d’arbres et d’arrosoirs, etc. Un Colloque scientifique d’évaluation de la vulnérabilité de la province du Sud-Kivu aux  changements climatiques a aussi été organisé qui  a réalisé un  premier inventaire des connaissances scientifiques disponibles en RDC et au Sud-Kivu  sur le réchauffement climatique et ses conséquences (voir en note de bas de page, la liste des communications).

Voir la vidéo Marche mondiale pour le climat au CRSN Lwiro.

D’autres animateurs de l’Ecocentre se sont montrés très actifs jusqu’aujourd’hui dans la sensibilisation et la mobilisation sur les différents dangers qui menacent le Lac Kivu notamment la pollution par les plastiques.

Des films et des clips musicaux ont déjà été produits et diffusés :

Films : Ziwa. https://www.youtube.com/watch?v=Mzq4r1oD4JQ / Kivu ! Un lac laissé pour compte https://www.youtube.com/watch?v=Z7nJ8WAOgM

Clips musicaux :  Pêcheurs https://www.youtube.com/watch?v=bCH6i96iuU / Bugali na sambasa https://www.youtube.com/watch?v=6vXfZGvSFYY

La mobilisation des jeunes, dont de nombreuses jeunes filles, s’effectue à travers :

Le Mouvement des casques verts, partenaire de l’Eco-centre. 

Le monde entier aujourd’hui se lève contre la destruction de l’environnement (aquatique, terrestre) et de la biodiversité par les plastiques. Le mouvement des casques verts est né de cette lutte anti plastique, et y apporte sa contribution dans la périphérie du lac Kivu (Bukavu, Goma, etc.) à partir de son QG basé dans les installations de l’Ecocentre des Grands Lacs à Idjwi.

Plusieurs « opérations écologiques » ont déjà été menées par les jeunes casques verts :

Ramassage et tri des déchets plastiques en vue leur recyclage 

Programme Jardin scolaire pour 1 million d’arbres

D’autres opérations ou activités sont à un stade avancé de préparation (et en recherche des moyens financiers nécessaires pour leur mise en œuvre) :

  • Campagne « Chasser le sachet » au départ de Idjwi, Bukavu, Goma, visant à interdire le sachet plastique à usage unique pour le remplacer par le sachet biodégradable et/ou réutilisable.
  • Application mobile K-Vert d’alerte, de signalement et de dénonciation des abus dommageables à l’environnement avec possibilité de rapportage des « incidents » (bouchage de caniveaux, abandon de carcasses de véhicules, pollution de rivière, etc.) L’application permet de catégoriser les abus écologiques et de localiser les lieux où ils sont les plus signalés ainsi que d’alerter les autorités responsables pour la prise de mesures et d’actions correctives.
  • Kivu Green and Peacefull Week / Semaine du Kivu vert et pacifique sur l’île d’Idjwi : L’objectif est de valoriser le seul des 13 Territoires des provinces du Nord et Sud-Kivu qui conserve encore la paix et qui se prête donc à différentes activités récréatives et de sensibilisation. https://deboutcongolaises.org/idjwi-lile-de-la-paix/ Un événement annuel d’une semaine entière meublée par différentes activités « écotouristiques » : tour de l’île et visite des réalisations écologiques (micro-centrale hydro-électrique, composteur,  digesteur à biogaz, etc.) discussions autour du feu avec les habitants et autorités,  soirées culturelles, cinéma vert, colloque scientifique, activités pédagogiques dans les écoles, « Concert des planteurs » (droit d’entrée avec un bon confirmant la  plantation d’arbres dans sa parcelle, le terrain d’une école, le long de la route, etc.

L’Eco-centre des Grands Lacs et le Idjwi-Ecolodge feront la démonstration des potentialités du recyclage créatif des déchets plastiques et autres.

Ses installations, son mobilier, sa décoration, feront recours autant que possible aux déchets récupérés (bouteilles et capsules, pneus, palettes, etc.) recyclés par des artisans locaux :

Mobilier en matériel recyclé (voir Gros plan: Yafeti Cheko Leo donne une seconde vie aux pneus uséset aux bouteilles en plastique

L’île flottante Tilatopia : un prototype en taille réelle d’une habitation flottante, reposant sur des gabions rempli de bouteilles en plastique, est en voie d’être expérimentée dans la baie du lac Kivu jouxtant l’Eco-centre.   Voir reportage de TV5 Monde Côte d’Ivoire : une île flottante créée avec des déchets plastiques recyclés de la lagune d’Abidjan

 Le site de l’Ecocentre et du Idjwi Eco-lodge étant un écrin de verdure en bordure du lac Kivu, le visiteur pourra y visiter des lieux riches en biodiversité : une mare, une spirale à aromates; une haie vive composée d’euphorbe et autres arbustes, des refuges et lieux de reproduction naturels et artificiels (murs de pierres sèches, arbres morts, …), des ruches, une zone sauvage, … L’Ecocentre proposera des visites, des animations et des formations pour mieux comprendre pourquoi et comment participer à l’atténuation et à l’adaptation au réchauffement climatique, préserver et recréer la biodiversité, prévenir la production des déchets plastiques, les recycler de manière créative, etc.

L’alimentation durable  et les produits bio

 La convivialité autour d’une table, le goût, le plaisir de cuisiner, sont autant de facettes de l’alimentation qui est aussi une porte d’entrée vers une multitude de questions actuelles majeures comme le respect de la terre, la santé ou les relations Nord-Sud. L’alimentation est un support qui permet de repenser son rapport au monde, à l’environnement, au vivant et à soi-même. Elle est aussi un aspect de la vie quotidienne sur lequel chacun a un impact et est donc un incroyable vecteur de changement social.

                                     

L’Eco-centre fera connaître et utiliser les produits naturels :

tels que ceux produits au Burundi par « Mother Nature products » (huiles, tisanes, savons, à base de Moringa, Artemisia, Hibiscus, Gingembre, etc.) et par moringaoil.eu

Il encouragera  à Idjwi et dans les Grands Lacs toutes les initiatives similaires.

L’Ecocentre proposera aussi des formations pratiques :

d’initiation à la permaculture, des ateliers de conservation des fruits et légumes, des ateliers de découverte de la diversité des légumes, des plantes aromatiques et médicinales, des plantes sauvages comestibles, des trucs et astuces pour éviter le gaspillage alimentaire, etc.

AXES TRANSVERSAUX

AXE TRANSVERSAL 1 : L’éco-féminisme

« L’écoféminisme nous offre un éventail de ressources et de pratiques pour une métamorphose sociétale. Il nous invite à créer des utopies, à élaborer des nouvelles recettes et à sortir du paradigme de la marchandisation de tout y compris du corps des femmes » Lidia Rodriguez Prieto

L’écoféminisme rappelle que les ressources naturelles – toutes – sont épuisables et ne sont pas accessibles à toutes et tous de façon égale. Il fait réfléchir au travail reproductif, invisibilisé et précaire et, dans la majorité des cas, gratuit, ne donnant pas accès aux droits économiques et sociaux. Pour résumer en une phrase, l’écoféminisme pose que c’est le même système, la même logique, qui entraîne l’appropriation des corps des femmes et celle des ressources naturelles.

L’Eco-centre est animé par des membres de l’Observatoire de la Parité et de l’égalité homme / femme (OPE) dont un des principaux objectifs est de promouvoir l’intégration de la dimension ou perspective de genre dans de nombreux domaines[7] en organisant des formations, des séminaires, des ateliers, etc. sur le gender mainstreaming dans différents secteurs sociaux, économiques, culturels, etc.

 L’implication des femmes et des jeunes filles ainsi que la prise en compte des questions de genre  dans les 5 axes d’activité décrits ci-dessus est une priorité « transversale » de l’Ecocentre.

En témoignent les nombreux articles déjà publiés sur cette problématique par le  magazine féministe en ligne édité par l’OPE  www.deboutcongolaises.org : Que pouvez-vous faire pour appuyer l’action climatique des femmes ?, Eco-féminisme : des africaines s’impliquent dans le recyclage du plastique,  En Tanzanie, la seconde vie du plastique , Les naufragé.e.s du lac Kivu : les femmes sont les principales victimesFarmerline, un outil pour les femmes rurales , Egalité des sexes et crise climatique : 5 moyens de favoriser le changement

D’autres outils de formation sont utilisables comme le Manuel « Intégration de la dimension de genre dans la réduction des risques de catastrophes Politiques et directives pratiques », une publication conjointe de l’UNISDR, du PNUD et de l’UICN.

AXE TRANSVERSAL 2 : La formation

L’Eco-centre dispose des capacités pour organiser dans plusieurs de ses axes d’intervention des formations courtes, pratiques et professionnalisantes, notamment en chantier/formation, débouchant sur l’auto-emploi, l’entreprenariat ou l’emploi salarié, visant particulièrement les jeunes et les femmes, y compris dans les axes :Agro-écologie/permaculture de développement de l’entreprenariat agricole., Eco-construction, Eco-tourisme.

L’objectif est de former aux « métiers verts » et « verdissant ».

Qu’est-ce qu’un « métier vert » ? C’est un métier « dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement »[8], Les métiers verts se répartissent sur diverses professions liées à la production et la distribution d’énergie et d’eau, à l’assainissement, au traitement et recyclage des déchets, au traitement des pollutions, ou à la protection des espaces naturels.

Qu’est-ce qu’un métier « verdissant » ? C’est un métier qui est, ou sera prochainement, amené à évoluer pour s’adapter aux nouvelles exigences et préoccupations environnementales et « dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègre de nouvelles « briques de compétences » pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale [9] Des métiers « verdissants » s’exercent, par ex. dans le bâtiment. Ainsi les métiers liés à la construction de bâtiments en briques modernes et écologiques sont des métiers verdissants tout comme les activités périphériques (travaux de menuiserie bois , travaux de charpente, de couverture, etc.). Le « verdissement » concerne aussi des métiers tels que les porteurs de projets éco-touristiques, les agents de promotion de l’(éco)tourisme,  de l’agro-écologie, etc. Dans ce dernier secteur, le renforcement des capacités visera plus particulièrement les ménages agricoles à revenus intermédiaires (visant à améliorer la performance des exploitations) et les petits entrepreneurs agricoles (visant la viabilité des petites entreprises agricoles ou de transformation agroalimentaire).

L’Eco-centre des Grands Lacs souhaite installer en son sein un Centre de ressources numériques sur les questions environnementales, une Bibliothèque numérique équipée de l’Ideas Cube conçu par Bibliothèques Sans Frontières). Cet outil innovant fonctionne sans connexion internet pour fournir un accès à l’information (même dans les endroits les plus reculés). L’Ideas Cube crée un hotspot Wi-Fi sur lequel les utilisateurs-trices peuvent se connecter à l’aide d’un smartphone , d’une tablette ou d’un ordinateur pour accéder à des milliers de ressources éducatives, culturelles ou de formation sur les problématiques décrites ci-dessus (Agro-écologie, Eco-construction, Eco-tourisme, Justice climatique, etc.). Dans le Centre de ressources numériques, l’Ideas Cube mettra à disposition des contenus sous la forme de textes, de vidéos ou de cours en ligne et autorisera une quarantaine de connexions simultanées. Lorsqu’il est connecté à Internet, l’Ideas Cube peut être mis à jour pour diffuser de nouveaux contenus. Les données et la fréquence d’utilisation des usagers sont alors collectées pour répondre au mieux à leurs besoins sur le terrain.

AXE TRANSVERSAL 3 : Le suivi/évaluation

L’Eco-centre des Grands Lacs a mis en place une cellule spécialisée dans le suivi/évaluation des projets.

Ce dispositif de suivi répond aux objectifs ci-après :

  • permettre à tout moment d’apprécier l’état d’avancement des activités des projets et programmes de l’Eco-centre des Grands Lacs;
  • présenter périodiquement de manière synthétique, les résultats des activités mises en œuvre dans les différents axes (agro-écologie, éco-construction, éco-tourisme, etc.) de l’Eco-centre;
  • veiller à une bonne capitalisation et un partage des expériences entre les différents projets et programmes
  • apprécier l’impact de l’Eco-centre au niveau de la zone d’intervention de l’Eco-centre (Est de la RDC, Burundi)
  • faire le suivi/évaluation d’autres projets et programme à forte orientation environnementale
  • assurer la formation de chargé de suivi/évaluation.

NOTES :

[1] Citons entre autres l’Ecocentre « La Cité s’invente » en Belgique, le Mambo view point Ecolodge en Tanzanie, la ferme bio de Songhai au Bénin, etc.

[2] Pour aller plus loin : Sur la permaculture : http://fr.wikipedia.org/wiki/Permaculture http://www.permaculture.fr/   http://www.ecoledepermaculture.org  Sur l’agroécologie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Agroécologiehttp://www.terre-humanisme.org     http://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-onu-agro-ecologie-rapp…

[3] Du point de vue économique, les infrastructures construites avec ces briques sont moins chères par rapport aux constructions classiques en béton armé. L’utilisation des matériaux locaux et corollairement la diminution des matériaux importés comme le ciment, permet la diminution des coûts de construction.Techniquement, grâce aux caractéristiques techniques des briques et à la technique d’assemblage, le confort thermique et acoustique des bâtiments est amélioré.
Au niveau environnemental, la cuisson de la brique moderne Row Lock Bond utilise des combustibles de déchets végétaux qui contribue au respect de l’environnement et permet de mettre en œuvre davantage de bâtiments à faible empreinte carbone. Prenant en compte tous les facteurs de production et de construction, la brique moderne (RLB) utilise 70 à 80 % moins d’énergie que les briques traditionnelles.

[4] Tourisme durable, responsable, équitable … Écotourisme solidaire … c’est quoi ?

Une forme de voyage responsable, dans des espaces naturels, qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales, œuvrant pour la mise en place de projets de tourisme responsabilisant tous les acteurs et favorisant une distribution équitable des recettes.

Un tourisme durable, supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique.

Un tourisme équitable dont les bénéfices sociaux, culturels et financiers sont perçus en grande partie localement, et équitablement partagés entre les membres de la population autochtone.

Un écotourisme solidaire qui fait appel à la réciprocité, au dialogue, à l’hospitalité, aux échanges amicaux, les populations autochtones étant le plus possible instigatrices et co-gestionnaires du projet

[5] comme le dit J-C Guillebaud, de l’Agence « Reporters d’Espoir » qui a inspiré fortement la création de l’Agence Espérance, qui tire également son inspiration du site web et de la newsletter de bonnes nouvelles positivR

[6] (Pour plus de détails, voir : Agroécologie, plaidoyer pour une perspective de genre Recherche & Plaidoyer – Le Monde selon les femmes).

[7] Nous utilisons la définition de « l’intégration des questions de genre » du Conseil économique et social des Nations Unies (CES) : l’intégration des questions de genre  consiste à évaluer les implications des femmes et des hommes dans toute action planifiée comprenant la législation, les procédures ou les programmes dans tous les domaines et à tous les niveaux.

Cette stratégie permet d’intégrer les préoccupations et les expériences des femmes et des hommes à la conception, à la mise en oeuvre, au contrôle et à l’évaluation des procédures et des programmes dans toutes les sphères politiques, économiques et sociétales pour qu’ils en bénéficient de manière égale et que l’inégalité actuelle ne soit pas perpétuée. L’objectif ultime de l’intégration est de parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes.

[8] d’après la définition retenue par l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte.

[9] ibidem